George Brassens El veintidós de septiembre
1/30/2010
Le vingt deux septembre
Un vingt et deux septembre au diable vous partites,
Et, depuis, chaque année, à la date susdite,
Je mouillais mon mouchoir en souvenir de vous...
Or, nous y revoilà, mais je reste de pierre,
Plus une seule larme à me mettre aux paupières :
Le vingt et deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
On ne reverra plus, au temps des feuilles mortes,
Cette âme en peine qui me ressemble et qui porte
Le deuil de chaque feuille en souvenir de vous...
Que le brave Prévert et ses escargots veuillent
Bien se passer de moi pour enterrer les feuilles :
Le vingt-e-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
Jadis, ouvrant mes bras comme une paire d'ailes,
Je montais jusqu'au ciel pour suivre l'hirondelle
Et me rompais les os en souvenir de vous...
Le complexe d'Icare à présent m'abandonne,
L'hirondelle en partant ne fera plus l'automne :
Le vingt et deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
Pieusement nous d'un bout de vos dentelles,
J'avais, sur ma fenêtre, un bouquet d'immortelles
Que j'arrosais de pleurs en souvenir de vous...
Je m'en vais les offrir au premier mort qui passe,
Les regrets éternels à présent me dépassent :
Le vingt et deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
Désormais, le petit bout de cœur qui me reste
Ne traversera plus l'équinoxe funeste
En battant la breloque en souvenir de vous...
Il a craché sa flamme et ses cendres s'éteignent,
A peine y pourrait-on rôtir quatre châtaignes :
Le vingt et deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
Et c'est triste de n'être plus triste sans vous.
El veintidós de septiembre
Un veintidós de septiembre al diablo te fuiste
Y desde entonces, cada año, en la fecha susodicha,
Yo mojaba mi pañuelo al acordarme de ti...
Y ahora, aquí estamos, pero me mantengo de piedra,
Ni una sola lágrima más acudirá a mis párpados:
El veintidós de septiembre, hoy, paso de ti.
Ya no se verá más, en el tiempo de las hojas muertas,
A esta alma en pena que se me parece y que lleva
Duelo por cada hoja muerta en recuerdo tuyo...
Que el bravo Prévert y sus caracoles tengan a bien
De pasar de mi para enterrar las hojas:
El veintidós de septiembre, hoy, paso de ti.
Antes, abriendo mis brazos como un par de alas,
Yo subía hasta el cielo para seguir a la golondrina
Y me rompía los huesos en recuerdo tuyo...
El complejo de Ícaro, ahora me abandona,
La golondrina al partir no significará ya el otoño:
El veintidós de septiembre, hoy, paso de ti.
Devotamente anudado con un trozo de tus encajes,
Yo tenía, en mi ventana, un ramo de siemprevivas
Que regaba con lágrimas en recuerdo tuyo...
Voy a ofrecérselas al primer muerto que pase,
Las penas eternas hoy día me resbalan:
El veintidós de septiembre, hoy, paso de ti.
En adelante, el trocito de corazón que me queda
No atravesará más el equinoccio funesto
Divagando en recuerdo tuyo...
Le ha escupido a la llama y las cenizas se apagan
Apenas se podrían asar en ellas cuatro castañas:
El veintidós de septiembre, hoy, paso de tí.
Y es triste no estar ya triste sin tí.